Un parc pour redonner place à la nature

Le parc du Ruisseau des Aygalades à Marseille est un projet important dans un contexte où la nature en ville est de plus en plus précieuse. Marseille, en tant que ville méditerranéenne, est confrontée à des défis liés au changement climatique, tels que les fortes chaleurs et les pluies violentes. Le parc a pour objectif de rétablir un lien vital entre la ville et la nature, qui a été perturbé par l'urbanisation.

Dans un contexte où les espaces verts sont rares à Marseille, où les périodes de canicule sont de plus en plus importantes et où les pluies sont de plus en plus violentes, le futur parc du Ruisseau des Aygalades ambitionne de devenir un véritable îlot de respiration et de régulation des risques inondations pour le Nord de Marseille. 

 

💚 Un poumon vert au cœur du Nord de Marseille 

L’offre de parcs et d’espaces naturels (Parc Borély, Longchamp, 26e Centenaire, littoral, Calanques) est actuellement très concentrée. 

En effet, les quartiers Nord de Marseille en plus d’un manque d’accès à la mer, souffrent d’un grand déficit d’espaces verts et de ce fait d’une vulnérabilité importante face au changement climatique. 

La pression démographique sur ce territoire et la densification des quartiers les plus périphériques, loin de la mer et des grands parcs, rendent nécessaire la création d’un parc naturel d’ampleur connecté via le ruisseau des Aygalades aux parcs environnants du Billoux et de Bougainville. 

 

Illustration schématique simplifié du Parc

 

La création d’espaces verts d’envergure est une des réponses à la quête de fraicheur et de nature en ville : le parc des Aygalades se veut être un véritable dispositif de rafraichissement et de nature emblématique pour le Nord de Marseille. 

Historiquement, Marseille a su exploiter sa nature environnante pour créer des quartiers, mais l'expansion urbaine a éloigné la ville de la nature. Le défi, aujourd'hui, est de renforcer la résilience de la ville face au changement climatique tout en préservant la biodiversité.

 

  1. La première conséquence de l’urbanisation intensive est la formation d’îlots de chaleur urbains, un problème croissant dans le contexte actuel de changement climatique. Les surfaces en béton et en asphalte absorbent la chaleur et la retiennent, provoquant des températures élevées dans les zones urbaines. Les impacts néfastes de ces îlots de chaleur sont multiples : notamment sur la santé et le bien-être des habitantes et habitants, sur la consommation énergétique (due aux climatisations) ou encore sur le maintien de la biodiversité locale.
  2. La deuxième conséquence est le manque de biodiversité et de nature en ville. L'urbanisation a entraîné la perte d'habitats naturels et la réduction de la diversité des espèces. Cette situation a des conséquences négatives sur la qualité de vie des citadins, la santé environnementale et la résilience face aux changements climatiques. 

 

Parc marseillais
 

🌳 Un projet pour ramener la nature en ville

Le projet vise à atténuer les effets des îlots de chaleur urbains et ramener la biodiversité en introduisant un vaste « poumon vert » avec l’ouverture du ruisseau pour rafraîchir les quartiers environnants et améliorer la qualité de vie urbaine.

Le parc des Aygalades s'inscrit dans une vision globale d'aménagement du territoire, cherchant à tirer parti des avantages de la nature en ville. Plusieurs objectifs sont fixés : 

  • Il s'agit notamment de mettre en valeur le ruisseau des Aygalades et de l'eau en général comme éléments essentiels de la trame verte et bleue. 
  • Le parc vise également à fournir une gamme variée de services écosystémiques, contribuant par exemple à la capture du carbone (CO2).

 

Le parc, de par sa surface devra également être conçu comme un “réservoir de biodiversité” intra-urbain permettant aux espèces de traverser les quartiers, mais d’être également une zone refuge et de reproduction des espèces leur permettant par la suite de coloniser de nouveaux espaces urbains. La question de l’organisation des habitats, de leur surface minimale fera l’objet d’un travail précis pour viser la plus grande fonctionnalité écologique.

A l’intérieur du parc, les questions de mobilités des espèces seront traitées notamment lors des passages des infrastructures au sein du parc mais également à des échelles plus modestes tels que les cheminements (pas de bordures...).

 

🦎 Un parc méditerranéen

Le parc doit créer une mosaïque d'habitats diversifiés tout en respectant le contexte méditerranéen, adapté au climat local. L'objectif est d'obtenir la certification Eco-jardin en créant une grande diversité d'habitats, comprenant plusieurs types de paysages : forêt, zones humides, prairies, bosquets… Ainsi, une étude de la faune et de la flore de la région guidera l'intégration d'espèces locales à intégrer selon les formes paysagères.

Le choix des espèces végétales est crucial, avec une attention particulière à l’intégration d’espèces locales et indigènes qui résistent mieux aux changements climatiques et favorisent la biodiversité. Le parc prévoit également des abris spécifiques pour la faune, tels que des nichoirs à oiseaux, des gîtes à chauve-souris et des tas de bois pour la faune.

 

Image d'un jardin méditerranéen

 

Le projet accordera une attention particulière à la cohabitation harmonieuse entre les visiteurs et la faune et la flore. Des zones à forte fréquentation seront clairement définies, tandis que des mesures seront prises pour minimiser les perturbations causées par les visiteurs et protéger les zones naturelles sensibles.

Des attentions particulières porteront sur la gestion des espaces et sur la durabilité et la sobriété des matériaux de l’ensemble des ouvrages et matériaux du parc.  Le parc sera sécurisé en termes de tranquillité urbaine et de gestion des risques inondations.

Quant aux aménagements, le parc valorisera des matériaux recyclés ou de réemploi, inscrits dans des démarches d’économie circulaire pour assurer un bilan carbone le plus faible possible.

 

Sources :